L'empannage
Empannage par Nicolas Duron (extrait de son blog...)
Suivant la force du vent, l’empannage de la grand-voile peut accompagner celui du spi.
En ramenant en même temps les deux voiles vers l’axe de route du voilier, on maintient le centre de poussée au-dessus du centre de carène et on évite les coups de lof.
Les priorités.
Nous avons deux priorités :
Le respect de l’assiette.
- L’orientation de la carène suivant la direction de la force vélique. On ne peut correctement empanner que si le bateau est bien dans ses lignes. Comme nous l’avons vu, le déséquilibre peut venir d’un couple de lof, d’une force vélique mal orientée ou des vagues.
La procédure.
- Donner un léger coup de lof pour stabiliser le 470 et éventuellement, lui procurer un surcroît de vitesse.
- Brasser largement le spi, ce qui fait abattre le 470 et l’amène vers la fausse-panne.
- Mollir le bras, juste assez pour supprimer la pression sur le tangon
- Décrocher alors le tangon.
- Le spi, maintenant libre, porte.
- Empanner la grand-voile.
- Placer le tangon sur la nouvelle amure.
- Compte tenu de la force du vent, le changement d’angle d’une allure sur l’autre est faible. Le barreur garde toute sa concentration pour orienter sa carène par rapport à la force vélique.
La bonne trajectoire est celle qui suit l’orientation de la force vélique. L’équipier chargé du tangon doit être plus habile que physique. Il ne peut à lui seul lutter contre les éléments. La responsabilité d’un empannage réussi vient du barreur. Le réglage des écoutes doit se faire au bon rythme et suivant de justes dosages.
- Si le bateau gîte, il faut abattre.
- Si le bateau contre-gîte, il faut lofer.
- En bref, poussez le bateau du côté où veut aller le mât !
Empannage 6-15nds
L’empannage en 470 est déclenché par le barreur;
la préparation est très importante entre le barreur et l’équipier; cela permettra de faire un bon empannage.
Tout d’abord le barreur est positionné du même coté que la grand voile et l’équipier est à l’avant du bateau face à la grand voile.
Dans le petit temps la dérive en 470 est relevée à 80° voir 90°
Déclenchement de l’empannage.
Le barreur prévient son équipier qu’il va empanner. (Nous sommes bâbord amures)
Attention l’écoute de spi au vent signifie que le nouveau BRAS est l’ECOUTE sous le vent
Le barreur descend légèrement la dérive pour être un peu plus stable au niveau de l’assiette.
Il laisse son écoute au taquet, légèrement bordée pour tenir la grand voile gonflée après l’empannage.
Phase 1- Le barreur va choquer le foc pour permettre à l’équipier de faire passer le foc de l’autre coté.
Phase 2- Le barreur se lève et prend les écoutes de spi pour le maintenir gonflé tout en faisant la bascule, il brasse son spi pour que l’équipier déclenche son tangon, (l’équipier, lui, en même temps, aide aussi à faire la bascule (contre-gite).
Phase 3- L’équipier, tout en faisant la bascule, déclenche le tangon et fait tomber le bras (qui deviendra l’écoute de spi). La grand voile passe et l’équipier enlève le tangon du mat et vient rechercher le nouveau bras.
Le barreur lui reste concentré sur ses écoutes pour que le spi ne se dévente pas; ensuite l’équipier place son tangon sur son nouveau bras; ensuite le barreur et l’équipier vont s’assoir en même temps pour ne pas dégonfler le spi ou de pas déséquilibrer l’assiette du bateau.
Enfin pour terminer, le barreur donne l’écoute de spi à son équipier.
- Le barreur relève un peu de dérive.
- Faire attention à la sortie, l’angle est très important dans les petits airs; si tu n'arrives pas à revenir au plus vite sur ton cap tu perds énormément sur ta relance en sortie d’empannage.
- la coordination entre l’équipage
- la technique: le moment où on déclenche l’empannage (par rapport à la vague, surf, l’abattée ou la risée, si s’est du vent fort )
- Ne pas précipiter sur le déclenchement de l’empannage (barreur,équipier). La préparation est très important entre le barreur et l’équipier. C'est elle qui permettra de faire un bon empannage.
- La sortie de l’empannage: attention à l’angle de sortie, de bien ressortir sinon perte de vitesse du bateau ou trop d’angle, sortir trop haut qui peut amener de se mettre à l’envers par fort vent .
-Faire attention à la sortie, l’angle et est très important dans les petits airs. Si tu n'arrives pas à revenir au plus vite sur ton cap tu perds énormément sur ta relance en sortie d’empannage.
- Être très doux sur les manœuvres (petit temps) sinon perte de vitesse assurée.
- Réglage dérive : par petit temps ne pas hésiter à relever de la dérive à 70° voir 80°. Par vent fort faire attention que la dérive ne soit pas trop relevée sinon perte d’appui sur l’assiette du bateau et risque à l’empannage que le hâle-bas se prenne dans la dérive si elle est trop relevée.
Exercice à proposer pour l’empannage
Faire un grand vent arrière et partir sur des empannages
- Commencement sur la communication et préparation: bien établir un fonctionnement. Qui fait quoi? Une bonne concentration sur les gestes et les appuis à faire.
Passer des heures à envoyer des empannages.
- Réglage du barber de spi : bien relâcher sous le vent pendant l’empannage, et de bien reprendre du barber au vent.
- Les appuis lors des déplacements de l’équipage, surtout l’équipier qui va avoir à traverser tout le bateau et bien souvent debout, mais aussi le barreur dont le déplacement ne devra pas affecter l’angle de barre.
- Le réglage dynamique de l’écoute de spi, très important pour la relance
Je pense que ce n’est pas une manoeuvre anodine, et une bonne communication à bord est indispensable. Il est primordial que le barreur annonce son intention d’aller à l’empannage et il est nécessaire d’avoir la réponse de l’équipier avant de commencer la rotation.