ABSOLUE NECESSITE DE L’ETANCHEITE DU CAISSON AVANT
2009: 2 CAS ELOQUENTS
1er cas - OPEN DE LA MIRABELLE
un ancien MORIN dessale et ne redresse pas tout de suite. Le bateau pique du nez, et seul 1m de l’arrière sort de l’eau, le safran tout en haut. L’équipage seul ne peut plus rien faire. Heureusement la sécu veille et embarque l’équipage. Le bateau, très dur à remorquer finit par être ramené à terre et sera récupéré
2ème cas - 15 aout 2009 Raid Ambleteuse Wissant
Au retour au passage du Gris nez, vent contre courant, gros clapot , « marmites » , 3 bateaux dont 1 cata et un 470 très récent dessalent.
Pour aider à remonter les cata l’équipage du 470 est embarqué sur un ZODIAC moteur de 60 cv de sécu, et une balise GPS posée sur le bateau. Plus de 2h30 après, sans avoir su redresser le cata et l’avoir échoué sur la plage, l’équipage revient sur le 470, et le retrouve aussi le nez au fond, et malgré une aide SNSM ils ne peuvent ni le redresser ni le tracter et décident d’abandonner le bateau
Pendant la nuit il a été éperonné par un ferry qui a lancé un SOS
Un hélico est venu vérifier qu'il n'y ait personne à bord.
Enfin l'épave a été sortie de l'eau le 19/08/09 par la vedette des douanes à la frontière belge.
C'est bien moche tout ça, mais comment cela a-t-il bien pu se passer pour que des 470 coulent ainsi? D’habitude quand on dessale, tout au plus le bateau se retourne complètement, mais reste totalement hors de l'eau, à l‘horizontale.
Mais cela ne reste vrai que si tous les caissons restent étanches, pleins d’air.
Or cela n’a pas été le cas dans ces 2 histoires.
Le premier bateau n’avait pas remis en place le grand panneau de CTBX qui fermait le caisson avant. « Normalement » les parties fixes du panneau avant ne doivent pas laisser entrer d’eau une fois retourné…. Mais même en lac, sans une vague, la cause a été vite entendue, je ne vous dit pas en mer!
Pour le second c’était beaucoup plus « fin »: un liston avant était endommagé suite à un atterrissage difficile sur les rochers d'Ambleteuse à marée haute. Cela n’aurait pas du porter trop à conséquence si des simples "scotch" n’avaient aussi été mis en lieu et place des bouchons de caisson, perdus ou oubliés. Avec la pression les scotchs ont certainement très vite sauté, permettant à l’air de sortir, ce qui permettait à l’eau de continuer à rentrer d‘autant plus; et le bateau a plongé.
Et on a bien prouvé par l’absurde qu’un 470 dont le caisson avant s’est rempli d’eau est IMPOSSIBLE à redresser. Il est aussi quasiment impossible à remorquer avec des vagues en mer.
Notre jauge demande des blocs de polystyrène dans les caissons latéraux, pas dans le caisson avant!
Ces 2 exemples doivent donc nous questionner avant de prendre la mer, car on n‘a pas toujours une sécurité à portée de voix:
1. L’état de fermeture des caissons doit rester parfait pour être parfaitement efficace
2. On ne doit pas bricoler ces fermetures avec des moyens incapables de résister à une forte pression: bouchons de liège, scotchs, et autres avatars
3. Sur les vieux MORIN, il ne faut pas confondre caisson de flottabilité et coffre à matériel (pour des raids) ou autres pique niques. Le coffre avant doit-être comme sur les bateaux récents fermé de façon étanche (vis et joint souple)
4. Et maintenant pourquoi la jauge n’imposerait pas à tous les bateaux un minimum de polystyrène dans le caisson avant. Si tous les bateaux le font personne n’est lésé.
En mer, on doit toujours rester en mesure de ramener seul à terre l’ensemble de son équipage.
Rester prudent n’est pas incompatible avec prendre son plaisir.
Bonnes navigations. Gildas