La CIP 2015 vue du bas du tableau
Avec presque 60 inscrits, la présence de tous les champions et championnes de la classe, une organisation parfaite à terre comme sur l'eau, juste assez de vent, des conditions relativement techniques, et un vrai effort de médiatisation de l'événement par le club, le succès de cette 39ème CIP va nous permettre de maintenir cette régate au calendrier pour les années à venir.
Qu'est que les 3 équipages Master français peuvent ajouter aux interviews et résultats officiels ? Eh bien, de vous faire partager nos expériences et ainsi vous encourager à participer aux prochaines éditions, car bien que le niveau soit super élevé et qu'il nous manque de la technicité aux départs et de la rapidité à adapter les réglages dynamiques par rapport à l'évolution des conditions, nous restons néanmoins dans le jeu et nous pouvons profiter des erreurs des autres.
Après la première journée nos trois Master ont compris que ce n'était pas la peine de tenter des départs arrêtés en premier rideau, ni même des départs lancés car on se faisait vite masquer derrière un véritable mur de voiles avec une mer hachée par le passage de 60 bolides. On adapte donc notre stratégie et essayons de partir en bout de ligne avec possibilité de se dégager au plus vite, le plus souvent côté comité. Sur les premières remontées au vent, après quelques centaines de mètres, nous sommes assez dégagés pour commencer à jouer avec les ados refus et avons le sentiment de rentrer dans le jeu. C'est assez motivant de voir les grands champions en train de croiser devant a quelques longueurs durant ces premières phases, mais un truc très subtil se passe sur le milieu et fin de remontée où tout d'un coup on se rend compte qu'on n'est plus dans le rythme et que la flotte s'est allongée pour que les soixante bateaux passent la bouée au vent à la queue le leu. Bernard et Gildas ont parfois réussi à virer cette 1ère bouée avec une dizaine de concurrents derrière. Bernard et Gilles ont même réussi les derniers jours à reprendre des places au portant. Donc quoi dire pour résumer? Même avec notre niveau moyen par rapport aux autres on peut avoir des bonnes sensations sur différentes phases de la régate et même si on finit en queue de peloton on n'est jamais loin et quelquefois devant les derniers.
Les conditions ont été particulièrement clémentes avec un vent ne dépassant jamais les 15 nds, mais parfois très piégeux avec des grosses molles. On aurait préféré des conditions plus musclées, car avec notre poids et force physique il y a possibilité de prendre l'avantage sur des équipages très légers.
Alors que disent les autres de notre présence ? Nous sommes accueillis très chaleureusement par les coaches et équipages des pôles, et avons même pu participer à une séance d'entrainement. Mat Belcher est venu me voir à la fin pour dire que c'était super de voir des anciens participer à la régate, que cela montrait vraiment l'esprit "famille" de la classe. Quand je lui dis que parfois nous craignons gêner un peu les champions, il répond que nous naviguons très correctement et qu'ils ont plus à craindre des jeunes fougueux.
Un grand merci à Jean-Claude Guitton qui s'est joint aux bénévoles comme pointeur à la bouée au vent et qui nous a encouragé à chaque passage. Nos remerciements aussi à Michel Candela qui a dignement représenté l'AS dans les préparations avec le club, à Alain Corcuff qui a bien aidé Gildas sur les avis de course et à Alain Blanchard qui est venu nous faire un coucou le premier jour.
Nous tenons également à remercier l'encadrement des pôles français qui nous ont beaucoup aidé à trouver les bonnes dates, et qui ont contribué à la mobilisation générale des équipages français et étrangers.
Avec Gildas, à l'occasion de faire signer un "certificat de remerciements" pour le club par tous les concurrents, nous avons recueilli des commentaires très positifs de l'ensemble des participants et coaches. Un des équipages féminins des USA avait fait le choix de rentrer aux pays pour se reposer entre Palma et Hyères. Elles avaient fait la CIP en 2013 ou il y avait eu une faible participation, ce qui a certainement découragé certains équipages à venir cette année. Les filles aiment bien l'opportunité que propose la CIP de se mesurer aux garçons, même si Camille Lecointre admet qu'il faut parfois savoir se faire respecter. Lors de la remise des prix Jérémie Mion a fait état de son étonnement de la qualité des prestations par rapport aux droits d'inscription, qui sont le résultat de notre volonté de ne pas charger la barque et surtout de l'effort du club à trouver des partenaires et sponsors.
Alors on compte sur vous et les Master européens pour venir nous rejoindre en 2016 et battre tous les records pour la 40ème édition !
Bob Austin