Dimanche 3 décembre 2017, les 470 régatent encore! Pour clôre la saison, il fallait courageusement enfiler gants et bonnets à Choisy-le-Roi, pour la traditionnelle régate des Lèvres Gelées. L'évènement a rassemblé les Franciliens, quelques Normands et même les filles du pôle de Brest, venues faire un coaching très apprécié! Le récit par Franck Sicre, équipier Kébab:
Après le compte-rendu de Franck, voici celui d'Anna, qui découvrait le 470:
"Comment en est-on arrivés là ?
Le 5 novembre, 9h du matin, dans le vent glacial d’un mois de Novembre normand, on encourageait les coureurs de la transat Jacques Vabre au passage de l’écluse du Havre. Pour Olivier et moi, qui revenions récemment d’un tour de l’Atlantique, voir partir ces gladiateurs ne pouvait que nous rendre nostalgiques de la voile. Clément et Marjolaine ont sauté sur l’occasion pour nous proposer de rejoindre l’AS 470 avec comme premier défi, la régate des Lèvres Gelées à Choisy-le-Roi! Croyant à une blague, le nom nous a bien fait rire avant de réaliser que tout ça était très sérieux.
C'est maintenant un rendez-vous attendu chaque année : quel plan d'eau irons-nous découvrir ? Quels paysages allons-nous explorer ? Pour cela, nous organisons au moins une fois par an une rencontre basée sur la convivialité, le partage et la navigation en toute décontraction. Pas de jury, pas de classement... mais ce n'est pas une raison pour ne pas régler son bateau !
Cette année, 9 bateaux ont pris leurs quartiers d'été dans le petit village de Saint Suliac, sur les bords de Rance durant le pont de l'Ascension, du jeudi 30 mai au dimanche 2 juin, juste une semaine avant l'Open de la Mirabelle à Madine. Cet ancien village de pêcheurs, labellisé parmi les plus beaux villages de France, abrite un club dynamique, le CNR qui a accueilli notre flottille et nous a accompagné sur l'eau lors de notre première navigation afin de nous expliquer quelques particularités du plan d'eau. Nous avons ainsi fait connaissance avec le courant de la Rance, qui restera notre invité durant ces 4 jours.
C'est d'ailleurs l'une des particularités de la Rance : ne cherchez pas les horaires de marée du mois prochain, ils n'existent pas encore ! En effet, la hauteur d'eau est gérée par EDF pour le bon fonctionnement de l'usine marémotrice qui bouche l'estuaire entre Dinard et Saint Malo. EDF ne fournit les hauteurs d'eau dans la Rance maritime que 3 semaines en avance au plus tôt et fait en sorte d'avoir toujours une force de courant maximale pour faire tourner les turbines. Néanmoins, cela ne nous a pas posé de problème : la cale du club nous a permis de mettre à l'eau ou de sortir les bateaux à toute heure et c''est plus la force du vent qui a dicté les horaires des sorties.
En effet, la météo estivale s'était installée et le vent était aussi parti en week-end ailleurs. Heureusement que le 470 est un bateau léger qui glisse à la moindre risée !
Petit résumé en chiffres :
- 9 équipages présents, soit 22 personnes en comptant les enfants et accompagnants
- 3 gîtes pour loger tout ce petit monde, situés à 30 m du quai en surplomb pour offrir une vue imprenable sur ce paysage changeant au gré des marées
- 4 jours de navigation pour environ 7 créneaux de navigation et 1 séance de yoga
- 2 ponts à passer, 3 îles à contourner, 1 camp viking à encercler
- ,30° sur la terrasse
- des bateaux allant de 1972 à 2010, du Morin au MacKay ou Ziegelmayer
- des équipages tout frais (première sortie au trapèze, premier envoi de spi) et des équipages aguerris
Maman, les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ? Comment résumer en quelques mots tout la magie d'un grand week-end de navigations ? La tâche est rude et c'est l'une des raisons qui vous ont obligé à patienter presqu'un mois avant de lire ce compte-rendu.
Les retours des participants vont m'aider à retranscrire ce que l'on a vécu.
Si l'on veut résumer de manière laconique, on pourrait tout simplement dire que : la météo fut exceptionnelle avec du vent d'Est chaud qui nous permettait de sortir au trapèze, de planer sur une eau plate. Au gré des marées, ce pont de l'Ascension nous a permis d'enchaîner deux sorties par jour : une sortie matinale (parfois très matinale) et une sortie en soirée.
Le compte-rendu précédent a volontairement fait l'impasse sur le clou du spectacle ! Après des travaux colossaux, le Mont Saint Michel a retrouvé un semblant de statut insulaire : le temps de quelques grandes marées hautes, l'accès n'est plus possible sans se mouiller les pieds.
Il n'en faut pas plus pour susciter quelque bonne idée de balade : la baie est vaste et vierge de tout caillou menaçant pour nos dérives. Le jeu des courants peut être un bon partenaire si la météo est de la partie.
Voilà donc une base de départ : et si nous faisions le tour du Mont Saint Michel avec nos dériveurs ? Un 470 ne cale pas très profond si on lève la dérive et le safran : les mouettes ont le temps d'avoir pied avant qu'on s'arrête !
Pour vous donner un avant-goût avant de vous narrer par le détail cette aventure, voici un aperçu en vidéo de :
Images prises par Vincent ZIMMERMANN
Voici un récit qui s'apparente plus aux récits d'aventure à la Jules Verne qu'aux compte-rendus de régate qui sont habituellement publiés sur ce site. Mais comme le 470 est suffisamment polyvalent pour jouer sur tous les tableaux, pourquoi s'en priver ?
Nous sommes habités par une envie de découvrir toujours un peu plus loin et par la passion de transmettre la voile légère. Nous avons donc peaufinés nos bateaux, notre matériel et notre expérience en rando-bateaux pour embarquer d'autres amis ou connaissances ou inconnus...
Le départ de cette aventure s’est fait le 3 juin 2018 avec 3 dériveurs : un KID et deux 470 qu’il a fallu bien préparer pour assurer un maximum de sécurité à bord, pour éviter la casse et les incidents.
Avec une idée d'itinéraire au jour le jour, nous avancions doucement vers le Mont Saint Michel en passant par un bon nombre d’îles !
A chaque navigation, les barreurs changeaient de bateaux et se voyaient aussi embarquer un nouvel équipier. Cette organisation collective de la flottille permet à chacun de prendre connaissance de tous les bateaux et favorise la rencontre entre les différents participants.
La diversité des échanges évite le sentiment d’appropriation qui peut creuser des inégalités et créer des groupes affinitaires... Un brassage régulier a donc enrichi notre vie quotidienne que ce soit à propos des techniques de voiles ou de la pédagogie.
Nos bateaux sont de vieilles coques de plus de 45 ans et il est donc d’autant plus nécessaire de s’assurer qu’elles soient fiables. Il a été très important pour nous de contrôler la solidité des pièces qui sont soumises aux efforts et à l’usure.
Nous avions aussi équipé nos embarcations de corne de brume, de boussole, de fusée à main et fusée parachute et nous avions des téléphones portables étanche en cas de réel coup dur.
Il ne faut pas plaisanter avec la sécurité en mer !
Malheureusement nous avons eu quelques déboires mais tout s’est toujours bien terminé et nous avons beaucoup appris grâce à ces imprévus.
Nos partenaires
AS 470 FRANCE