Le retour des 470 à Saint-Jean de Luz
Redécouverte
Adolescent et jeune adulte, j'ai intensivement pratiqué la croisière sur les côtes atlantiques et de la Manche, mais jamais en régate ! Nous étions intéressés d'abord à mettre le plus de distance, de mouillages et de ports entre notre port d'attache, Les Sables, et nous, mais risquer la collision entre trois bouées me semblait une perte d'énergie et de temps, une négligence malvenue des paysages marins...
Puis j'ai cessé la voile, voyagé, pratiqué d'autres sports... avec toujours en tête d'en refaire un jour.
Il y a peu, une visite à Saint Jean de Luz nous a amenés au Yacht Club Basque, et sous prétexte de nous renseigner pour les enfants, nous voici inscrits en famille. Le club propose de naviguer sur différents supports, je restais plus attiré par les dériveurs que par les catamarans, et me suis d'abord beaucoup amusé en Laser, de bonnes sensations de vitesse parfois en catamaran, mais ces engins en tout cas les Hobbie cats, sont plutôt conçus pour aller droit que pour les manœuvres...
Un jour, dans les vestiaires, un fin lasériste m'a parlé de son passage sur le 470 de Jean-Claude Guitton, un grand moment sur ce bateau technique et exigeant. J'étais loin de m'imaginer assez rapide et pertinent pour en faire un jour. J'avais bien-sûr entendu parler de ce bateau, mais je ne me sentais pas capable de m'en débrouiller, pour moi c'était le fétiche d'une secte d'initiés.
Et voilà que Jean-Claude cherche un jour un équipier, on me propose... grosse émotion ! Le bateau m'a d'abord sembl
é d'une complexité terrible, avec ses manœuvres systématiquement doublées, ses bouts pour bloquer, débloquer... mais avec le sens profond de la pédagogie qui le caractérise, Jean-Claude m'a rapidement appris les rudiments des manœuvres et du trapèze sur ce bateau dont j'ai vite apprécié les bancs fonctionnels et une relative tolérance aux erreurs. Ce fut un grand plaisir de voir la dérive sous le bateau la première fois. Ces sensations aériennes du bateau sont parmi les meilleures.
Restait un souci, Jean-Claude est un compétiteur, il aime vraiment la régate et j'avais toujours mes préventions contre ce qui m'apparaissait vraiment comme une manière de maltraiter les bateaux. Sur le plan d'eau de Saint-Jean de Luz, deux ou trois Open 5,70 régatent régulièrement. Il est donc naturel que nous nous soyons frottés à eux. Je me suis cru confirmé dans mes préventions quand nous sommes montés sur leur liston, mais j'ai rapidement pris goût malgré tout à nos confrontations amicales.
Mais Jean-Claude avait autre chose en tête, Carcans, Maubuisson... je n'étais pas vraiment chaud, cependant le plaisir des navigations hebdomadaires valait bien d'essayer...
Ce que Jean-Claude m'avait dit pour me « vendre » les premières régates s'est avéré tout à fait juste : esprit de camaraderie, coup d’œil instructif sur les autres bateaux, progrès...
Les conversations à terre, les régates dans un très bon esprit, l'émulation, le plaisir de changer de plan d'eau, l'excitation des départs et la beauté de ces flottes : une trentaine de 470 à Maubuisson, tout de même.
Et franchement, j'attends avec plaisir la prochaine régate !
Je ne semble pas le seul à goûter plus particulièrement les qualités de ce bateau, il y a désormais trois 470 sur le parking de Saint-Jean et des nouveaux qui ont bien envie de s'y essayer.
FRA 8571
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